Une semaine d'escalade à Kalymnos (avr. 2012)

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Kalymnos, un nom, une île à faire rêver tous, ou en tous cas beaucoup, de grimpeurs. Cette île du Dodécanèse grec, proche de Kos et face à la Turquie, est un must ! Une nombre élevé de falaises, de voies - essentiellement des moulinettes, mais pas seulement - sur un rocher (calcaire) d'excellente qualité, rugueux à souhait. Pour couronner tout ça, les habitants de l'île sont très acceuillants et on y mange très bien.

 

En fait, cette île vit de l'escalade une grande partie de l'année, de Pâques à novembre. On y croise que des grimpeurs, avec lesquels on finit par lier connaissance, à force de se croiser aux pieds des voies, ou dans les bars !

 

Nous sommes partis un samedi, en avion au départ de Bergame, avec Ryan Air. Mouais.... pas terrible. Nous avons atterri à Kos et l'aventure a commencé.

 

Nous sommes une belle équipe de six, quatre Valaisans, un Belge et un Genevois (moi..). Cosmopolite !

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Le temps est plutôt agité, avec du vent et des averses. Et il ne fait pas très chaud...

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Nous devons trouver un bateau pour traverser de Kos à Kalymnos, une traversée d'une heure. Pour une raison obscure il n'y a pas l'ombre d'un ferry et nous devons nous rabattre sur un privé qui transporte les grimpeurs, en les rackettant joyeusement au passage...

Nous devons nous battre (au figuré, mais c'est la lutte) avec les autres passagers pour faire partie de la quinzaine de passagers qui monteront à bord.

La traversée est épique, le bateau tangue toujours plus, les vagues sont formées, nous sommes certainement trop nombreux, et probablement pas trace de gilets.... J'avoue que nous avons quelques pensées un peu funestes. Mais enfin nous arrivons sains et saufs au port, sous un ciel plombé.

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Nous prenons deux taxis pour nous rendre sur la cote est, à Masouri, où Carole à réservé un hôtel. Mais c'est la (mauvaise) surprise, ce dernier est en travaux, et en plus il est lugubre. Nous reprenons nos affaires, et partons loger au Plaza, le plus grand hôtel de Masouri. Moderne, beaucoup plus lumineux, chambres face à la mer... Mieux ! Mais dehors il pleut des hallebardes. Aïe !

 

Dimanche: secteur Sea Breeze

Première mission de la journée: aller louer nos machines de guerre ! Des scooters de 50 cm3, tout petits... La rigolade commence... nous sommes deux par scooter, avec chacun un sac, voire deux avec la corde !!! Inutile de dire que cela déborde un peu. Et c'est sans parler de celui de Christel et Marc, qui tombe en panne dès le départ...

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Le secteur surplombe un petit bras de mer. Comme souvent, les difficultés sont variables, et il y en a pour tous les goûts. Les 5 côtoyent les 6b ou 6c. Je me lance dans une voie pas trop dure, histoire de faire connaissance avec le rocher.

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L'ambiance est bonne enfant, et nous grimpons en toute décontraction. Bien que le soleil soit revenu, le vent souffle de manière soutenue, nous rafraîchissant.

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Nous ne forçons pas trop pour ce premier jour, nous préservons nos forces et nos doigts. Il faut dire que le rocher tient toutes ses promesses: il est adhérent et rugueux, et nous bouffent les doigts !

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Le ciel variable amène de belles couleurs le soir venu. Le bourg est dans un état impeccable, comme toute l'île d'ailleurs. Ici pas trace de la crise, mais pas trace non plus d'une facture au restaurant, qui obligeraient nos hôtes à payer des impôts......Mais la nourriture est excellente, comme les mojito du Bar des Grimpeurs...

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Lundi: secteur Ahri.

Nous retournons le lendemain dans la même région. Nous sortons les topos et décidons ce que nous allons faire.

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Il n'y a presque plus de vent (une des rares journées), et nous pouvons enfin grimper en t-shirts ! Et quel cadre !

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La variété des niveaux permet à chacun de s'essayer à grimper en tête.

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Et ça papote...

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Nous partons un peu avant Carole et Jacques, nos stakanovistes de service, et allons boire une bière bien méritée !

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Mardi: secteur Kastri

Nous allons tester un nouveau coin, un peu plus au nord, toujours le long de la côte. L'approche est looongue... au moins... 20 minutes ???

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Les petites voies ne sont pas exceptionnelles, sur un rocher étrangement stratifié.

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Tandis que Marc et Carole partent visiter l'île, Georges et moi rejoignons Carole et Jacques à quelques centaines de mètres, dans un secteur plus intéressant.

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Je me lance dans un 6a plutôt costaud, tandis que Carole nous sort un 6c pas facile !

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Nous terminons cette journée par une belle longeur de 40m, dont j'ai oublié la difficulté (6a, 6a+ ?). Pas trop difficile, mais la variation des passages (dalle, dièdre, rampe, ...) en fait une magnifique voie. Merci Carole d'avoir été mettre la corde !

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Nous descendons récupérer nos scooters...

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Et allons boire un verre dans un petit village à quelques encablures.

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Nous nous retrouvons tous à 20h pour aller manger. Encore une belle journée, le niveau monte gentiment, ça va bien !

 

Mercredi: the Beach

Un nom qui respire le soleil et la chaleur. Mais le ciel est bien gris, et le vent est fort. Nous hésitons, tergiversons, et finalement Jacques nous pousse à bouger !

 

Une marche d'une demie-heure nous amène vers une crique, dont la plage est malheureusement jonchée de déchets. Le vent souffle fortement, et des tourbillons ressemblant à de mini-tornades se forment parfois. 

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Carole est peu bien ce matin-là et a préféré rester à l'hôtel. Jacques et moi allons donc mettre les cordes sur les premières moulinettes. Arrivé au relai, il me manque 10 cm pour clipper. Pourquoi ont-ils mis le relai si haut, ça ne rime à rien !!!

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Il n'y a pas beaucoup de voies, le site n'a rien de majeur, mais il offre néammoins de quoi s'amuser pour tous.

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La solidarité entre cordées.... ou une explication in situ laborieuse pour un petit rétablissement plus retors qu'il n'y parait. 

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Le temps est très variable. Dès qu'il pleut, nous nous réfugions sous une grotte ! Une voie part d'ici, d'ailleurs...

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Ca assure sec !!!

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Puis le soleil réapparait...

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Dernière longeur avant le mauvais temps, un 6b bien sympathique.

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Puis les choses se corsent, le temps devient franchement mauvais, il est temps de rentrer. Qu'en penses-tu, Christel ?

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Nous remontons vers les scooters sous la pluie et le vent, pour les retrouver tous parterre, bousculés par les éléments. C'est presque le cimetierre des éléphants...

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Le retour se fait sous un véritable déluge, les gouttes d'eau nous fouettant le visages.

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Jeudi: secteur Arginonta

Un secteur proche de ceux des premiers jours. C'est n'est pas le plus beau, le pied des voies est étroit, et il y a beaucoup de monde. Mais paradoxalement, c'est un secteur où nous allons bien nous amuser. beaucoup de voies sont verticales ou légèrement déversantes, les plus faciles sont des 6a ou des 6b. En second, c'est une parfaite école, idéale pour travailler ses placements.

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Nous laissons à nouveau Carole et Jacques et partons boire un verre et flâner dans le port de Kalymnos.

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Nous montons ensuite sur les hauteurs jusqu'à un site religieux, un monastère (?) orthodoxe.

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La montée en scooter est l'occasion d'une course amusante, à des vitesses frisant l'impossible.... au moins 30 km/h !!!!

 

Vendredi - Ile de Telendos - Wild Country, 6a+

250 m - 5a (30m), 5a (25m), 6a (35m), 5c (35m), 5c (35m), 6a+ (20m), 6a (30m), 5b (30m), 5c (25m)


Clou de la semaine: une longue voie. Après avoir fait de la moulinette tous les jours, c'est avec plaisir, mais aussi avec une légère appréhension que nous nous laissons convaincre par Jacques d'aller faire cette longue voie. Notre niveau n'a pas cessé d'augmenté jours qprès jours, c'est pourquoi nous choisissons la plus dure des 2 voies tracées sur Telendos.

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Cette île est juste en face de Masouri où nous avons posé nos valises. La traversée prend une vingtaine de minutes. Par temps calme il est possible de se faire débarquer à l'aplomb de la voie. Mais ce jour-là les vagues nous interdisent de la faire, et nous débarquons donc au port.

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Depuis là nous longeons plus ou moins la côte puis montons en direction de ce trou caractéristique.

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En un peu plus d'une heure nous sommes au pied de la voie et nous pouvons nous préparer. Je dois dire que je suis un peu nerveux. Nous sommes six et allons constituer trois cordées. Je vais donc devoir grimper en tête, avec deux 6a et un 6a+ en vue. Mais Christel, ma seconde de cordée, semble pleinement confiante.

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Il y a quelques cordées devant nous, et personne derrière. Nous sommes donc tout à notre aise pour un démarrage en douceur. en douceur également car les deux premières longueurs sont faciles.

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Tout se passe bien, le rocher est le même que celui que nous avons pratiqué toute la semaine.

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Christel, suit vaillament, talonnée par Jacques.

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Marc grimpe avec Jacques et font une cordée réversible. Ainsi tout le monde est content !

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Christel et moi somme la 2e cordée, ce qui me permet le cas échéant de demander à Carole et Georges de laisser les dégaines en place. Gain de temps pour moi, et une petite aide... morale ! Carole, notre leader, assure pleinement. Et dire qu'elle est encore un peu patraque !

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Devant moi Georges part du relai.

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J'attends Christel.

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C'est vraiment une belle grimpe. Le rocher est excellent. Je sens que le travail de ces derniers jours est payant, car les placements se font tous seuls, à l'instinct, et je tombe toujours sur les bonnes prises. C'est excellent pour la confiance.

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Le 6a+ consiste d'abord en une petite traversée, au bout de laquelle il faut saisir une stalactite, puis la contourner pour aborder un mur. Il fait environ 7m de haut et est légèrement déversant. C'est très bien équipé, et je m'en sors sans problème. Derrière moi Christel suit.

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La vue n'est pas pire, comme on dit en Valais !

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La dernière longeur est un 5c, baptisée "Happy biceps". Ce n'est pas pour rien, les premiers mètres sont très tire-bras. Je veille à les garder bien tendus. Nous sommes à bout touchant, et la fatigue commence à se faire sentir. J'arrive au sommet, acceuilli par un vent violent et par mes amis.

Il est temps de faire monter Christel. Je l'entends jurer comme une pendue, alors que c'est une fille si mignonne !!!!! C'est quoi ces manières, jeune fille ??????

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Elle fini par arriver en haut, peut-être surprise d'y être ? Derrière c'est au tour de Marc de sortir.

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La configuration fait que nous pouvons prendre des photos de côté, avec vue sur Jacques et Masouri.

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Puis nous descendons de l'autre côté de l'île avant d'en faire le tour pour la moitié. Un peu long sur la fin...

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Voilà une belle journée de grimpe qui clôt magnifiquement de séjour.

 

Il ne nous reste plus qu'à profiter de notre dernière soirée avant le retour du lendemain. Tout un programme, ce retour. Lever à 6h pour prendre le taxi (enfin deux) jusqu'au port, puis ferry jusqu'à Kos, puis avion jusqu'à Bergame et finalement voiture jusqu'à Genève.

 

Merci les amis de m'avoir proposé de me joindre à vous. Non seulement la grimpe fut une régal, mais en plus j'ai beaucoup ri et me suis beaucoup amusé !

 

Je vous recommande d'aller sur le blog de Christel, afin de visionner ses photos et de lire son récit.

Publié dans Escalade

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